Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

« IST : préservatif et dépistage, seuls remparts contre leur recrudescence » : Arlette est convaincue de ce constat de l’Agence nationale de santé publique

« IST : préservatif et dépistage, seuls remparts contre leur recrudescence » : Arlette est convaincue de ce constat de l’Agence nationale de santé publique

Santé. Le 31 décembre, les centres gratuits et anonymes de dépistage du Sida et des IST risquent de disparaître. Dr Arlette Seiffert témoigne.

Il faut garder les CeGIDD [Centre Gratuit d’Information de Dépistage et de Diagnostic, NDLR]. J’espère que ce sera le cas. » Tel est le souhait d’Arlette Seiffert, médecin à la retraite depuis mai dernier. Avant, elle accueillait chaque jour de nombreux patients au CeGIDD du Havre, un centre gratuit et anonyme de dépistage et suivi du virus du Sida, hépatites et autres infections sexuellement transmissibles (IST).

Seulement voilà : le 31 décembre prochain, tous les CeGIDD de Seine-Maritime (Dieppe, Elbeuf, Fécamp, Le Havre, Le Petit-Quevilly, Rouen) devront fermer leurs portes, faute d’accord financier entre le Département et l’Agence Régionale de Santé (ARS). « J’espère que le Département changera d’avis et que les négociations aboutiront », explique Arlette Seiffert.

« Une recrudescence des pathologies »

Et le moment est bien mal choisi pour fermer les CeGIDD. Depuis quelques années, Dr Seiffert a constaté une « recrudescence des dépistages et des pathologies, tant chez les hétérosexuel (le) s, homosexuel (le) s, jeunes ou moins jeunes. » Au Havre, le nombre d’IST dépasse même les 10 %, soit plus que la moyenne nationale. Arlette Seiffert a œuvré pour le CeGIDD du Havre pendant 25 ans, de 1994 à 2018. « Les CeGIDD marchent bien » précise-t-elle. De tels centres assurent en effet une prise en charge globale, du diagnostic au traitement en passant par la vaccination et la plannification.

Dans l’hypothèse où le Département ne changerait pas d’avis, un dernier espoir subsiste : qu’un organisme reprenne le centre. Mais cela impliquerait un possible changement de fonctionnement, de locaux et de personnels. « C’est vraiment dommage. Depuis octobre, on a des nouveaux locaux spacieux et fonctionnels rue Gustave-Flaubert avec une nouvelle salle d’examen, une salle d’attente... » déplore Dr Seiffert.

Si les CeGIDD ferment effectivement leurs portes, le dépistage pourra toujours se faire via une consultation chez le médecin traitant et en laboratoire.

Un enjeu de santé publique

Mais l’intérêt de ces structures résidait justement en la gratuité et l’anonymat du test. Des garanties parfois rassurantes pour les personnes concernées à cause des tabous qui entourent encore le virus du Sida et les IST. « C’est un enjeu de santé publique », finit par conclure Arlette Seiffert.

CeGIDD, 45 rue Gustave Flaubert, 1er étage. Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 15 et de 13 h 15 à 17 h.

 
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :